Avec Piazzolla !, l'ONJ (lien externe) célèbre la musique du maître argentin dans sa diversité et nous en livre une relecture inédite, pleine de surprises et d’audace, à l'image d'un orchestre toujours désireux d'offrir au public de nouveaux voyages.
Artiste de la confluence, Piazzolla symbolise de nombreuses valeurs chères à la démarche artistique conduite par Daniel Yvinec et son ONJ depuis 2009. Une exploration personnelle de son œuvre constitue un terrain de jeu idéal pour un orchestre qui mène un travail de fond sur le son, les timbres, le jeu collectif et individuel en défendant une vision du jazz ouverte, loin des préoccupations de styles et de chapelles.
C'est avec le brillant musicien-arrangeur américain Gil Goldstein – partenaire entre autres de Miles Davis, Gil Evans, Pat Metheny, Paul Simon ou encore Michael Brecker – que Daniel Yvinec s’est associé pour la conception du nouveau répertoire de l’ONJ. Le travail d'arrangements s'intéresse autant aux mélodies et aux rythmes développés dans les compositions du maître argentin, qu'à son jeu de bandonéon, composantes essentielles qui font la saveur si particulière de sa musique.
Pour dresser ce portrait subjectif, vivant, libre et chatoyant, il fallait une véritable collaboration. Daniel Yvinec et Gil Goldstein ont travaillé ensemble à New York afin d’élaborer des scénarios pour chacun des titres abordés. Ils ont imaginé de faire se rencontrer, dans un étourdissant effet de miroirs, différentes compositions de Piazzolla à l’intérieur d’une même pièce, mais aussi d’évoquer la présence d’autres artistes qui l’ont influencé. Les ombres de Carlos Gardel, Alberto Ginastera, Roberto Di Filippo, Gil Evans… se mêlent ainsi à son univers. Restait à trouver le moyen, sans avoir recours à l’instrument, de personnifier le bandonéon de Piazzolla, de faire entendre son phrasé sensuel et tumultueux. On peut gager que l’omniprésence d’un bandonéon «virtuel» réparti entre les membres de l’orchestre n’échappera en rien aux oreilles de l’auditeur. On ira même jusqu’à voir l’ONJ se transformer en méta-bandonéon pour relire, tel un ensemble de chambre, Mi Refugio, une pièce à l’origine interprétée en solo.
On goûte, au fil de ce nouveau répertoire, aux morceaux emblématiques du compositeur (Libertango, Oblivion, Vuelvo al sur, Tres minutos con la realidad...), balises familières qui autorisent une exploration en d'autres terres.
Le nouveau programme de l'Orchestre National de Jazz célèbre l'immense compositeur et bandonéoniste Astor Piazzolla.