Jay Jay Johanson + Mathilde Fernandez Dans le cadre du festival PØLAR pølar festival Dans le cadre du festival PØLAR

Jay Jay revient à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Opium", une collection de chansons débarrassées de toute certitude mais qui savent convaincre par leur pudeur, par leur précision.

"C’était en 1996. Jay Jay Johanson, un jeune homme fasciné par le jazz et la soul modifiée de Bristol – qu’on appelait trip-hop – et l’un de ses groupes phares – Portishead – frappait avec une délicatesse toute particulière à nos oreilles. L’album qui allait nous enivrer et placer à jamais ce Suédois à l’élégance rare sur la carte s’appelait Whiskey. C’était le début d’une passionnante aventure pour ce type tellement attachant qui, en quelques chansons à peine, nous avait livré un arbre généalogique que l’on fantasmait ainsi : Lee Hazlewood, la pop de Talk Talk ou de Nilsson, le duo John Coltrane et Johnny Hartman de l’autre, et une armée de disques calmes, jazz ou symphoniques, samplés de toute part.

Près de vingt ans plus tard, c’est avec un nouvel album d’une incroyable tenue que Jay Jay Johanson vient se rappeler à nous. Ce nouvel essai s’appelle Opium et l’on y retrouve l’essence même de la musique de Johanson : une aisance à inventer des mélodies, une voix aussi discrète que caressante, et ces rythmiques entêtantes posées sur verin qui maintiennent avec souplesse les chansons à leur meilleur. De l’ouverture paisible à l’harmonica de Drowsy / Too Young To Say Good Night aux volutes d’amour de I Don’t Know Much About Loving, en passant par des titres au groove sporadique et léger (NDE, Alone Too Long), Opium est une véritable morceau de bravoure. Jay Jay s’y livre avec courage et pudeur, baissant la garde avec grâce et évoquant les questions qui tourmentent les hommes de son âge : l’amour, la solitude, l’immaturité. Le songwriting est au cordeau, le propos d’une poésie rentrée. Ce nouveau Johanson est l’oeuvre d’un type revenue des avalanches, qui ne cherche plus à trouver de réponses et se contente d’esquisser des perspectives, qui sont autant de chansons. Certains titres sont graves (Harakiri), mais d’autres viennent immédiatement prendre le relais, proposant une autre lumière : plus douce, plus apaisée. On pense à Scarecrow, une collaboration avec Robin Guthrie, qui n’aurait pas déteint sur un disque des Cocteau Twins, ou encore à l’étrangeté positive de Be Yourself ou I Love Him So. La force d’Opium, c’est de poser des questions qui n’appellent pas forcément de réponse, d’offrir une collection de chansons débarrassées de toute certitude mais qui savent convaincre par leur pudeur, par leur précision.
Bref, du grand Jay Jay."

Pierre Siankowski

+ Mathilde Fernandez

"Elevée dans une famille de rockeurs progressifs, Mathilde est trimballée dès les premières années de sa vie dans des concerts inclassables entre performance et musique. Cette rencontre précoce avec le milieu artistique sera tout aussi décisive que les disques de chevet de sa mère (Kate Bush) et l’école des femmes savantes qu’elle chérit : Catherine Ringer, Nina Hagen ou encore… Mylène Farmer.

Comédienne de théâtre, elle prend l’habitude de travailler sa voix, coachée par une chanteuse lyrique. Puis elle assemble ses morceaux sur l’ep Live à Las Vegas, qui retrace l’histoire d’une femme qui rêve de réussite sociale et suinte l’amour. Seule dans la composition, l’arrangement, l’enregistrement ou le booking, Mathilde tient la chaîne de production d’une main de fer.

Ses concerts, où elle célèbre “la liberté, la folie qu’elle procure dans toute sa poésie et sa sauvagerie”,envoûtent le public."
- Les Inrocks