YACHT + Miracles Club + Brainstorm & friends... Carte Blanche au PICA

Passez la nuit entre électro, rock et pop avant que l'esprit de Portland ne regagne l'Oregon

Soirée carte blanche au Portland Institute for Contemporary Arts

Concerts 19h30 > 2h30Dernière entrée 1h00

Yacht

Petit protégés de James Murphy (LCD Soundsystem) Yacht (lien externe)ont sortis deux albums sur le label electro-rock DFA. Créé en 2002 à Portland par le musicien et performer Jona Bechtolt (déjà connu pour sa participation aux albums du groupe The Blow), Yacht est devenu une entité double avec l’arrivée de la chanteuse Claire L. Evans, après une « expérience mystique partagée dans le désert du Far West Texas ». Avec l’album See Mystery Lights, paru en 2008, Yacht ont mis ces révélations en musique, le long de morceaux-trips organisés autour de mantras pleins de groove et de chorégraphies robotiques. Avec ses costumes noirs (garçons) et blancs (fille) et son petit logo associant une pyramide et un smiley, que les fans sont incités à se tatouer sur le bras, Yacht en groupe ressemble un peu à des illuminés... Cette secte très sympa fait danser sur une electro-pop opposant l’utopie à la dystopie, réclamant l’intervention des extra-terrestres et le wi-fi pour tous. « A Band, a Belief System, and a Business », comme ils disent.

Brainstorm

Pour leur enthousiasme et leur virtuosité, ce jeune duo de Portland pourrait être une belle révélation pour les spectateurs parisiens. Adam Baz alterne batterie et claviers, tout en chantant avec un micro-casque, et Patrick Philips joue aussi alternativement de la guitare et du tuba, quand il ne fait pas le contrechant. Proches des groupes Deerhoof (batterie en cascades de saccades, guitares en saillies et surprises) Vampire Weekend, The Dodos ou Dirty Projectors (pour les influences africaines et les harmonies vocales), Brainstorm (lien externe) vient d’enregistrer son nouvel album avec Robby Moncrieff, producteur de l’abum Bitte Orca des mêmes Dirty Projectors… Next big thing ?

Dragging an ox through water

Curiosité underground de Portland, Brian Mumford (lien externe) bricole lui-même ses instruments électroniques (pédales, mixeurs, petits claviers en circuit-bending), qu’il connecte à sa guitare folk, pour en retirer harmonies ou distorsions. Ses folksongs construites par associations libres oscillent entre free folk, blues fuzzy et une étrange electronica Do It Yourself, créant autant de couches de sons que de sens. Variant intensités et intonations, la voix de Mumford rappelle les envolées des Dirty Projectors ou la prosodie de Mayo Thompson (Red Krayola). Un objet folk non identifié.

Miracles Club

Miracles Club (lien externe) est le projet acid-house et un brin potache de Honey Owens, transfuge du fameux collectif expérimental de Portland Jackie O’Motherfucker. Avec son acolyte Rafael Fauria, ils reprennent et amplifient tous les codes du genre et de l’époque : boîtes à rythmes et synthés Roland (TB303, TR808, TR909, Jupiter 8), accords de pianos plaqués à 130 bpm, diva réverbérée chantant en boucle I just want to celebrate… Entre effet madeleine et revival kitsch, l’ambiance clubbing d’une warehouse de Chicago ou de l’Hacienda mancunienne Happy Mondays n’en est pas moins très bien rendue, et met à chaque fois un smiley sur toutes les bouches.

Purple and Green

« Des Boys II Men dubstep menés par R.Kelly chantant des paroles à la Britney Spears. »
L’intitulé peut faire frémir, ou saliver, il n’empêche, la réputation scénique d’Adam Forkner et Justin Leon Johnson les précède, après quelques performances mémorables (en première partie de Dan Deacon notamment), où le chanteur-danseur-entertainer à la voix de diva disco (simplement vêtu de petits shorts et d’un sarong de soie émeraude), a littéralement fait bondir les foules, tandis que le producteur Adam Forkner envoyait de derrière ses machines un improbable mélange de R’n’B, disco, house, dubstepLe tout faisant tourner corps, têtes, et toute la salle avec.
Site de Purple and Green (lien externe)

Dj Beyondadoubt

Djette emblématique de Portland, Beyondadoubt aime autant la soul vintage sur 45 tours (qu’elle collectionne par milliers) que la Bounce de New Orleans, qu’elle a introduite dans les clubs de la ville. DJette attitrée de Beth Ditto (The Gossip) lors de ses tournées solo, Beyondadoubt (lien externe) est aussi une figure de la culture queer locale, organisant une « queer dance party » mensuelle où elle joue aussi ses propres compositions. Shake your ass, and your mind will follow.

Glass Candy tournée reportée

Fondé en 1996, Glass Candy (lien externe) a rencontré le succès en 2007 avec B/E/A/T/B/O/X, manifeste synth-pop et post-punk qui marie la cold (Ida No, chanteuse éthérée) au glam (Johnny Jewel, producteur dandy). Avec un beat minimal, un synthé glacial, et quelques inserts de guitares sépulcrau, ils téléportent Dario Argento à Miami et Abba dans le Bronx. L’imagerie du début des années 80’s et des junk movie sur VHS a depuis fait florès, comme en témoigne le succès récent de Drive, film tout en surface chromée de Nicolas Winding Refn, sur la B.O. duquel on retrouve Johnny Jewel avec d’autres pouliches de son label discoïde Italians do it better : Chromatics et Desire. Ida et Johnny soufflent le chaud et le froid et sont aussi beaux à voir sur scène que d’autres couples aussi mythiques que Donna Summer et Giorgio Moroder (au ralenti), ou Lux Interior et Poison Ivy (armés de synthés Yamaha).