Infiné Live : Bachar Mar-Khalife, Arandel, Clara Moto, Manvoy de Saint Sadrill, Rone & Spitzer

Avant-gardiste et non conventionnel, Bachar affirme ses qualités de concertiste avec l’Orchestre National de France et participe à l’Ensemble Intercomtemporain. Oscillant entre jazz, world musique et expérimentations électroniques, ses collaborations l’amènent également à travailler avec Bojan Z ou sur les projets live de Francesco Tristano avec Carl Craig et Moritz von Oswald. Avec Oil Slick, c’est en tant que chanteur et compositeur (percussions, piano) que Bachar établit son état des lieux, social, politique et passionnel du monde actuel.

En s’imposant comme contrainte l’absence de sampleur et de sons de synthèse, en ayant recours uniquement à de vrais instruments, l’énigmatique Arandel tient à proposer un objet sonore singulier naviguant entre techno et électronica. Retrouver ce In D sur Infiné, le label d’Agoria, n’est pas une surprise, le boss de l’écurie lyonnaise étant réputé pour son ouverture musicale. Le risque est énorme de se planter dans les grandes largeurs quand on nomme avec autant d’assurance un album In D, référence immédiatement perceptible au In C de l'inestimable Terry Riley. Pourtant, l’œuvre proposée par Arandel est en tout point magistrale et maîtrisée.

Sur des beats très ronds et groovy, l'autrichienne Clara Moto pose quelques percussions discrètes et des mélodies tout en finesse. Elle ne sait pas seulement réaliser de la musique dansante, elle joue également de l'absence de rythme, ou à l'opposé de beat et de groove par lequel on est emporté grâce à la mélodie qu’il souligne. Comme souvent, quand la pop tourne en rond, le mieux est encore de se tourner vers la musique électronique.

L’élite internationale de la scène électronique ne s’est pas trompée, Erwan Castex aka Rone s’est imposé comme l’un des nouveaux pilotes de la minimale aérienne. Patrouillant aux côtés des producteurs des labels Dial ou Border Community, le jeune parisien s’aventure volontiers entre les territoires célestes de l’electronica, les éclaircies psychédéliques du « shoegazing » et les courants d’air plus tourmentés de Motor City.

Les 2 frères Spitzer sortent leur premier maxi Rollercoaster et révèlent leur nouvelle identité. Production léchée aux allures d'une techno minimale tapageuse, la musique du duo Spitzer a bien évolué. Elle lorgne entre la puissance du son de Trentemöller et le lyrisme mélodique de Pantha du Prince. Attention, Spitzer nouvelle mouture risque de surprendre et qui sait, de devenir bien plus qu'une révélation de la scène électronique lyonnaise.

Remixeur pour Pokett ou Arandel, investi dans des projets collectifs qui vont de la musique électronique à l’improvisation libre, Manvoy de Saint Sadrill est aussi un songmaker de chambre solitaire, marqué par Klaus Nomi, François Bayle et Albert Ayler. Il travaille en ce moment sur son album et ouvrira la soirée accompagné par Camille Durieux au piano.

Cette soirée est enregistrée et diffusée sur http://www.redbullmusicacademyradio.com